La "grande" aventure [ouvert]

Tout était calme, c'était la nuit. Cordélia avait pris une grande décision. Depuis un certain temps, elle s'ennuyait de plus en plus de son quotidien. Pourtant, sa vie casanière lui avait convenu très très longtemps! Depuis l'accident en réalité... Cordélia avait rechigné à sortir le bout de son nez en dehors de la maison familiale. Betty et Kallam, ses parents, l'envoyait quelques fois faire des courses pour la sortir, de force. Elle sortait de sa zone de confort et cela ne l'enchantait pas.. pourtant, la jeune femme adorait lire des romans traitant de grandes aventures, d'exploration, de voyages. Elle estimait avoir fait sa grande aventure le jour où elle avait perdu son oeil et ses frères. Les voyages, c'était bien dans les livres mais pas dans la réalité. C'était en tout cas, l'état d'esprit de Cordélia durant plusieurs années. 

Toutefois, rien ne restait figé et Cordélia avait envie de voir autre chose que l'auberge de ses parents. Elle connaissait mal Heaven Lake alors qu'elle y avait passé sa vie ! Sa décision avait été prise, elle s'aventurerait dans les rues d'Heaven Lake.

Ce n'était pas une nuit de pleine lune. Cordélia n'aurait pas pris la peine de sortir si c'était le cas. Sa chambre était au rez-de-chaussée. Elle ouvrit la fenêtre et passa au-dehors, le coeur tambourinant d'adrénaline. Pourquoi ne pas être sortie en plein jour ? Elle ne voulait pas prendre le risque de se brûler. Pourquoi sortir en cachette ? Betty lui aurait dit que ce n'était pas prudent de se promener seule la nuit et elle lui aurait flanquée un de ses frères sur le dos... Des pots de colle qui ne lui aurait rien laissé visité ni voir de la ville sans faire un commentaire. Quant à Kallam... il lui aurait dit de revoir ses plans pour sortir plus tôt, en fin d'après-midi par exemple. Mais Cordélia n'avait pas envie de voir du monde. Elle voulait éviter la foule, craignant d'être dévisageait. 

A pas de loup, sans mauvais jeu de mot, la jeune femme s'éloigna de la demeure familiale, cachant ses cheveux d'argent et son visage sous une cape. Elle suivit la lueur des lumière de la ville. 

Comme elle l'avait supposé, tout était calme la nuit. Elle profita du silence et de la fraîcheur nocturne. Elle sentait une certaine excitation à avoir fait le mur. Etrangement, elle pensait que cela l'aurait plus chamboulé. 

Les rues de la ville étaient éclairées et Cordélia y flâna, regardant les vitrines des magasins fermés. Elle ne croisa pas grand monde. Elle rasait les murs quand elle voyait un groupe de personnes.

Finalement, Cordélia finit par se perdre dans les rues d'Heaven Lake.. Ce n'était pas grave, elle continua de marcher. De la musique assez forte arrivai à ses oreilles. La jeune femme suivit le bruit pour en trouver la provenance. Elle tomba nez à nez devant une taverne où l'ambiance avait l'air... Et bien, Cordélia ne trouvait pas les mot. Quand elle regarda par les fenêtres du bâtiment, elle eut l'impression qu'on avait prit un passage de livre pour en faire cet endroit. On aurait dit un repère de pirates, oui, c'était cela. Intriguée par le lieu, Cordélia resta plusieurs minutes le nez collé à la fenêtre. Consciente qu'elle avait l'air bien étrange et suspecte, Cordélia se recula. 

Après avoir longtemps hésité, Cordélia se décida à entrer dans la taverne. Elle n'était pas sereine. Toujours le capuchon de sa cape sur la tête, Cordélia se dirigea rapidement vers une table. Elle choisit la table la plus reclus dans un coin de la taverne et elle observa ce qui se passait dans la taverne, triturant ses mains avec anxiété. 

Dans les environs plus ou moins éloignés du cœur de la ville, les seuls bruits perçants n'étaient que ceux des grillons, résonnant à travers la brise et les feuilles des arbres volant au vent. Le long de la route qui menait aux quartiers était accompagné du bruit du tramway, en dessous du pont, qui passait sur l'eau. La plupart des individus arpentant les rues et les transports rentraient pour la grande majorité chez eux, après une longue, très longue journée de travail. Il fallait dire qu'il était assez tard, et à vrai dire, seul les bars semblaient être les seuls commerces encore d'activité à cette heure-ci. Même les policiers semblaient se faire rare.

Quant au Choix de Buscarron, il ouvrait toujours à l'heure. Et cette heure, c'était souvent le soir. Les barmans et les bardes prêts, ils attendaient avec courage l'arrivée de toutes les brutes habituelles qui arpentaient ce vieux édifice. Après-tout, pour la plupart d'entre eux, cet endroit était le seul dans lequel ils n'étaient pas complètement désorientés. Ils s'y sentaient même plus à l'aise que dans leur propre maison. Être immortel ou doué d'une longévité exceptionnelle, ça ne devait pas être très amusant de ce côté-là. Quand la société a finit de vous changer, elle, ne cesse d'évoluer constamment.

C'est d'ailleurs une des raison pour laquelle Anamaria ne prenait que très rarement de congés. Elle se sentait bien, dans cette taverne. Et malgré le dur labeur évident qu'elle endossait chaque soir, mettre un pied en dehors l'emplissait toujours d'une grande frustration, et d'une grande tristesse. Elle ne quittait son monde que pour quelques dizaines d'heures, mais ce temps lui paraissait comme une éternité. Comme une journée de cours interminable dont on a envie d'échapper.

Mais il n'était même pas minuit. Elle avait toute la nuit devant elle. Et comme à chaque soir, elle allait en profiter. Servant les habitués et donnant des défit musicaux au "barde" au look très particulier et un peu nauséabond, elle vagabondait ici et là à travers la taverne, prenant les commandes de tout monde, d'une démarche à la fois gracieuse et aguerrie.

Anamaria: HÉ, DUTCH ! Another Round For Everyone ! Dit-elle avant de se diriger vers la table isolée où se trouvait Cordélia. Salut, p'tite. J'ai pas l'souvenir de t'avoir déjà croisé. Fais attention, y'a beaucoup d'brutasses ici. Qu'est-ce que j'te sert ? Elle lui adressa un regard malicieux.

Après seulement quelques secondes, Cordélia se demanda si elle avait eu une si bonne idée. Les gens, ici, étaient bruyants, très bruyants... Et ils faisaient peur avec leurs carrures imposantes et leurs visages de gangsters. Qu'est-ce qu'elle était venue faire là ? 

Après avoir regardé les visages des clients de la taverne,  Cordélia pouvait constater qu'ils avaient été marqués par le temps et par des épreuves. Certains avaient même des cicatrices. Quelque part, elle ne faisait pas tant tapisserie que cela avec la sienne. Elle enleva le capuchon de sa cape pour découvrir sa tête. Après tout, elle faisait drôlement suspecte avec cela sur la tête, non ?

Sans cesser de triturer ses doigts, Cordélia continua d'observer. Certains jouaient aux cartes... et il lui semblait voir des pièces passer d'un joueur à un autre. Certains avaient des tables avec déjà pas mal de verres vides. 

Il y avait aussi un musicien dans la taverne... enfin, cela en était bien un ? Certains clients chantaient, accompagnant le barde, très probablement un employé des lieux. 

La jeune femme était si absorbée par toutes l'animation grouillante du lieu qu'elle ne vit pas une serveuse s'approcher d'elle. Elle sursauta quand cette dernière lui adressa la parole. 

"Euh... Non. C'est bien la première fois que je viens. Vous avez quelque chose à me conseiller?" 

Qu'est-ce qu'on buvait dans ce genre de lieux ? Des pintes de bières à en juger par les verres vides non loin d'elle. Des brutasses? C'est vrai que les clients n'avaient pas l'air bien commodes. Des bagarres éclataient-elles ? Cordélia espérait bien que non ! 

"Je suis où exactement?"

La serveuse était une très belle femme. Elle avait l'air de transpirer la confiance en soi. A bien y faire attention, les femmes étaient rares ce soir dans la taverne. Sa manière de parler lui donnait un côté aventureuse pour on ne sait quelle raison.

Oh, des grands gaillards assaillis par les cicatrices, Dieu sait combien il y en avait, dans cette enseigne. Des cicatrices pour la plupart bien plus vieilles que les mortels présent ce soir-là. Ils étaient quasiment tous des guerriers au Choix de Buscarron, mais pas les plus tendres, cependant. Voire même les pires d'entre eux, pour la plupart. Effectivement, ce n'était pas le meilleur endroit pour quelqu'un comme Cordélia ; c'était bien l'un des pires, en fait.

Sous la chaleur des torches, des clients et les mélodies des bardes, Anamaria fut légèrement surprise en voyant clairement la tête de la nouvelle petite cliente. À aucun moment elle ne deviendrait une habituée, ça, elle en était certaine. Elle reconnaissait d'ailleurs avoir un peu de mal à lui conseiller quoi que ce soit, les rafraîchissements de la taverne étant uniquement composés d'alcool. Elle décida donc de se raviser à une autre carte.

Anamaria: Je me trompe peut-être, mais vu ta tête, tu me sembles pas être une amatrice d'alcool. Dit-elle sans se soucier une seule fois de si elle était majeure ou non. Mais si tu veux, on a des plats, ici. Le cuisinier est un génie, tu trouveras bien quelque chose à ton goût.

Écartant le col de sa vieille chemise blanche dû à la chaleur cuisante, elle jeta un œil au menu culinaire qu'elle tenait dans son bras gauche, réfléchissant à ce qu'elle pourrait bien servir à cette petite. Mais lorsque celle-ci la questionna sur la taverne, elle redressa la tête en sa direction et esquissa un sourire amusé.

Anamaria: Tu es au Choix de Buscarron. Je ne sais pas comment tu as trouvé la taverne, mais bravo à toi en tout cas. C'est un repère à vieux matelots, tous ici pour se détendre et revivre des ambiances perdues. Elle n'est pas facile à trouver, et pour cause : on n'est pas très fan de la LOI, ici. Dit-elle en riant d'un regard malicieux.

Manger ? Cordelia avait déjà prit son dîner avec sa famille.... Comme toujours, il y avait eu la viande fraîche. Des fois, elle voudrait que cela soit plus varié mais aller dire à une famille de carnivores que vous aimeriez des repas sans viandes saignante.... Elle n'osa pas dire à la serveuse qu'elle avait déjà mangé... A vrai dire, elle n'avait presque pas touché à son repas. Le soir, elle mangeait peu.

Sa tête faisait qu'on avait l'impression qu'elle n'aimait pas l'alcool ? C'est vrai qu'elle en buvait peu... Mais elle ne boudait pas les verres qu'elle prenait des fois. C'était en périodes de fêtes où elle buvait généralement

Elle l'écouta et différentes émotions vinrent se peindre sur son visage. En entendant le mot matelots, ses yeux se remplirent d'émerveillement. Les matelots sillonnent les mers... Ils doivent en avoir des histoires et des aventures à raconter ! Quel effet cela faisait de prendre le large ? De naviguer ? L'émerveillement fit place à un début d'affolement à l'évocation de la loi. Où était-elle tombée ? Elle n'aurait peut être pas dû entrer.... du calme, pourquoi s'inquiéterait-elle ? Qu'avait elle à craindre ? Tout... Les clients lui paraissaient soudain encore plus imposants et effrayants.

"Je vais prendre n'importe quel plat avec du poisson... Et... Un verre de rhum arrangé à l'orange."

On trouvait bien cela dans une taverne de marins ! Cordelia transpirait l'anxiété sociale. Il était évident qu'elle ne mettait pas souvent son nez dehors avec son teint blafard.