Encore un. Ça fait beaucoup là, non ? [privé]

Ce silence était effectivement bien brutal. Aucun son à part les doigts encore un peu tremblants de Crystal qui tapaient sur son clavier. Ses cheveux cachaient un peu ses yeux en raison du fait qu'elle regardait ses touches tête baissée. Elle ne faisait que ça, écrire. Elle ne faisait rien d'autre. Quoiqu'elle fasse d'autre était trop stressant en ce moment-même. Mais la présence d'Adams à côté d'elle commençait à l'angoisser encore plus, même si d'un autre côté, elle était heureuse qu'il soit là. Elle se sentait généralement apaisée lorsque le robot se trouvait dans la même pièce qu'elle. Mais l'atmosphère et son état actuel la mettaient en alerte avec tout et tout le monde. Ce n'était plus possible.

C'est quand Adams s'approcha d'elle pour lui poser cette question franche et directe qu'elle se raidit complètement. Écarquillant les yeux, elle releva par réflexe la tête dans l'angoisse soudaine de la question posée et arrêta de taper au clavier. Elle tourna lentement le regard et la tête vers lui, ayant une expression totalement différente, une expression qu'elle n'avait jamais eue jusqu'à maintenant avec quiconque de l'académie. Une expression terrorisée. Traumatisée. Déchirante. Dévastée. Plus aucun reflet dans ses yeux, ils perdirent en éclat.

Crystal: ... J-je ...

"Est-ce que tout va bien ?" Venant d'Adams, cette question avait un sens beaucoup plus profond. Elle ne savait pas quoi répondre ni quoi faire. À nouveau, elle était dans la brume. Dans le désespoir. Devant se heurter à sa dure réalité. Crystal agrippa sa chemise blanche au niveau de son cœur, la main tremblante. Elle semblait tenir très fort sa chemise entre sa main.

Crystal: J-je ... je ne sais pas ...

Ses yeux se remirent à briller, mais à cause des larmes qui se formèrent progressivement. Ces larmes jaunes aussi limpides que du diamant, coulant sur ses joues et tombant sur ses jambes ainsi que sur son bureau. Elle tremblait de plus en plus et peinait à trouver ses mots.

Crystal: J-je ne sais plus ... Je ne sais plus ce que je suis ... La vie m'a retiré presque tout ce que j'avais ...

Elle retourna sa tête vers son PC, le fixant d'un air vide, laissant couler abondamment les larmes et adoptant de plus en plus un air anéanti et réellement triste plutôt qu'une expression fade et sans émotion. Elle posa ses mains sur son visage et commença de plus en plus à le cacher avant de se recroqueviller sur elle-même en se penchant en avant, agrippant ses cheveux au dessus de sa tête comme pour se cacher du monde, ne sachant plus quoi faire. Sa voix se faisait de plus en plus tremblante et ses pleures l'empêchait de parler correctement au fil de ses paroles.

Crystal: C-combien de fois j'ai failli mourir ... C-cette fois-là ... il y a longtemps ... Et les maintes fois où j'ai failli me noyer ... À la taverne quand la pluie s'est abattue sur moi ... après que John m'aie giflée ... F-Friedrich a même essayé de me disséquer ... pour voir mes entrailles ... et mon cœur ... P-pas mon cœur ... Pitié ... c'est tout ce qui me reste de lui ... C-c'est moi qui aurait dû mourir ... pas lui ...

Elle était à bout. Tout ce qui lui passait par la tête sortit de sa bouche, sans aucun contexte. Elle n'en pouvait plus de garder le silence, et même si au fond elle voulait tout de même continuer à le garder pour elle, ce fut plus fort qu'elle. Comme si elle déballait tout inconsciemment. Elle faisait pitié à voir, c'était déchirant.

C'était moins compliqué qu'Adams s'attendait, mais tant mieux. Au moins, cette boule de chagrin enfouie en elle avait enfin décider de partir. Dans la douleur, certes, mais c'était bien mieux que de la garder toute sa vie, au point d'en devenir aigri et profondément déprimant. Dieu merci que John n'était pas là d'ailleurs, se disait Adams. Il aurait probablement tout gâché. Il était au moins rassuré d'être là quand elle en avait besoin.

Néanmoins, il se reconnaissait parfois, dans ses paroles. Le point sur Friedrich le surpris et le choqua cependant, n'étant absolument pas au courant d'une telle chose, pensant que la peur qu'elle éprouvait envers lui était dû aux rumeurs que tout le monde connaissait. Mais c'est dans ses derniers mots, qu'il compatit le plus. Il en avait vécu des choses, en seulement quarante années. Des choses que personne n'aurait jamais cru. Des épreuves dures, qu'il avait été obligé d'endurer. Mais il faut toujours trouver un moyen de survivre.

Il débrancha sa clef USB de l'ordinateur de Crystal, espérant que ses travaux n'allaient pas s'effacer, la retransforma en main qu'il mit sur son épaule, en s'abaissant à son niveau.

Adams: Il est facile de penser que la vie est injuste, après tout cela, n'est-ce pas ? Malheureusement, nous avons tous des épreuves à traverser. D'autres sont plus avantagés, certains le sont moins. À notre stade, on pourrais se croire en Enfer. Dieu sait combien de choses nous avons perdu, dans notre longue vie. Des havres, des amis… de la famille. Adams marqua une pause, comme s'il était devenu soudainement mélancolique. Nous avons tous commis des erreurs, des échecs. Nous avons tous des remords. Mais ce ne sont pas des raisons pour nous décourager, au contraire. Crois-moi, il est possible de se battre pour remonter vers la lumière. Même si la situation semble la plus désespérée ; il suffit juste de garder espoir. Faisons de notre mieux pour continuer d'œuvrer pour le bien, faisons pencher la balance à notre avantage, car il est possible de sortir hors de l'Enfer. Car c'est ce qu'ils auraient voulu. C'est ce qu'ils veulent voir. Nous voir briller à nouveau, même s'ils ne sont plus là. Nous devons les rendre fiers. Retenir ce qu'ils nous ont appris de plus précieux. Ou dans certains cas, leur prouver que nous sommes meilleurs que ce qu'ils pensaient. Mais nous ne devons jamais les oublier.

Cette boule de chagrin était bien plus que ça en réalité. Elle avait beaucoup plus que ça à dire. Elle en a vu des choses en 4 millions d'années. Heureusement que John n'était pas là, oui.

Crystal ne savait plus comment penser. Repenser à tout d'un coup n'était pas la meilleure des idées pour elle. Elle se sentait faible. Impuissante. Découragée, de nouveau. Comme il fut un temps. Elle n'avait pas la force au fond d'elle même de le dire à Adams. Elle se sentait mal. Mais elle devait le dire. Surtout après les paroles pleines de compassion du robot. Elle ne savait pas comment tout ça allait se terminer, si elle allait tenir le coup, si John pouvait arrivait là, d'une minute à l'autre, lui qui était absolument partout. Ses larmes devinrent plus lourdes et plus nombreuses au fil des paroles d'Adams et la jeune fille ne put plus faire qu'une chose ... parler.

Crystal: R-retenir ... ce qu'ils nous ont appris ... de plus précieux ... Elle laissa un blanc, fixant le sol d'un air anéanti, se rappelant de certains moments du passé. C'est avec la boule au ventre qu'elle dit tout ce qu'elle avait sur le "cœur". M-mon père m'a appris ... que les êtres humains sont tous cupides ... avares ... malpolis ... égoïstes ... et je l'ai vite compris ... Q-quand j'étais mourante, il m'a confectionné un cœur ... Il était malade depuis des années ... il aurait très bien pu le prendre pour lui ... M-mais il me l'a donné ... Elle agrippa très fort sa chemise au même endroit que tout à l'heure, à son cœur. Tout ça parce que ... les personnes qu'il considérait comme ... "collègues" ... n'avaient rien fait pour l'aider ...

Elle releva la tête, le visage complètement trempé et abattu, au bord du gouffre. Ses yeux étaient emplis de désespoir et elle fixait le robot qu'elle commençait à voir de plus en plus flou avec les larmes. Plus elle parlait et plus le ton de sa voix montait mais tremblait, comme si elle essayait de contrer un état de folie.

Crystal: Q-quand je fais cours d'astrophysique aux élèves, je déballe tout comme si c'était des mathématiques de primaire ... A-Au karaoké ... ce n'était pas mon micro qui avait des effets ... c'était ma voix ... E-et si Friedrich a tenté de m'ouvrir en deux ... c-c'est parce que ... Elle lâcha tout, étant maintenant en train de crier. De supplier. D'appeler à l'aide. C-c'est parce que je ne suis pas comme eux ! Je ne suis comme personne ici ! C'est invisible de l'extérieur ! J-je ne suis même pas comme vous, monsieur Adams ... ! O-on ... on m'a retirée mon authenticité ... m-même si c'est ce qu'il devait faire ... S-si John apprenait tout ça ... il me détesterait encore plus ... A-après tout, il déteste les machines ... !

Cette dernière phrase ramena le silence, ou presque, puisque que la pauvre petite se mit à pleurer toutes les larmes de son corps un court instant après ça.

Adams écoutait sa collègue et avant-tout amie, en pleure, sans l'interrompre, par respect. Il est vrai que perdre quelqu'un est déjà douloureux, mais quand ce quelqu'un fait parti de votre famille et que vous l'aimiez énormément, c'est encore pire. Si vous avez perdu quelqu'un à qui vous teniez beaucoup, vous savez déjà ce que l'on éprouve. Mais si tel n'est pas le cas, vous ne pouvez même pas l'imaginez. Surtout dans des circonstances pareilles. Un beau sacrifice, qu'il entendait là. Un sacrifice qui contredisait totalement ce que cet homme lui avait enseigné.

Adams: La preuve qu'il avait tord, Crystal. Il a donné sa vie pour sauver la tienne. Je ne vois pas acte plus altruiste que celui-ci. L'égoïsme n'est pas propre aux humains, je peux t'en assurer.

Avoir honte de ce que l'on est, c'était assez courant à Heaven Lake, malgré le nombre infini d'espèces différentes. Sentir qu'une espèce était meilleure que la nôtre, qu'on est que des vermines qui n'ont pas leur place parmi les autres, surtout pour le cas de la mécanique. Se faire retirer son authenticité, c'est parfois tellement traumatisant que ça nous change à vie. Mais chaque espèce avait néanmoins un point commun qu'on ne pouvait réfuter. La conscience. L'esprit.

Adams: Tu sais, aucune espèce n'est plus mauvaise ou invalide qu'une autre. Nous sommes des individus avant tout. J'ai rencontré des vampires abominables, mais je connais Vincent. J'ai rencontré des robots cruels, et pourtant il y a moi. De même pour les humains. Il marqua une pause. J'ai rencontré des cyborgs malfaisant et égocentriques. Mais pourtant, je te connais toi. Notre appartenance à un certain groupe n'a rien avoir avec notre morale, notre "qualité" ou notre identité.

En voyant Crystal dans une telle détresse, il ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras tendrement pour la réconforter. Malgré le fait qu'ils aient tous commencés en tant que collègues enseignants, ils étaient au fond des camarades et des amis fidèles.

Adams: Il y a des gens bien en ce monde, Crystal. Personne n'est différent qu'un autre, car l'individualité nous unis tous. lui murmura-t-il. Ne t'en fais pas pour John. Il est trop concentré à me détester pour tenter quoi que ce soit contre t—

…Quand on parle du Loup. Oui, celui-ci écoutait à la porte depuis tout-à-l'heure, en silence, sans qu'aucun des deux professeurs ne soient au courant, jusqu'à ce qu'il décida d'entrer subitement. D'une posture naturellement imposante, il tourna la tête vers ses deux collègue, le regard sérieux. Impossible de savoir ce qui lui passait par la tête à ce moment-là. Adams serra Crystal un peu plus, au cas où celui-ci deviendrait violent.

Des personnes que l'on aime énormément ... Crystal en avait tellement perdu. Elle ne pourrait pas les compter. Écoutant ce qu'Adams lui conta, elle se remémora de lointains souvenirs. C'était dans des moments comme celui-là qu'elle se remettait en question quant aux humains. En effet, ils n'étaient pas tous si horribles. La preuve était démontrée avec son défunt père adoptif.

Mais quelque chose résonna en elle lorsqu'elle entendit l'une des phrases du robot. "J'ai rencontré des cyborgs malfaisant et égocentriques. Mais pourtant, je te connais toi". Elle sentait un picotement dans ses yeux, formant de plus grosses larmes et ayant ses pupilles qui grossirent. Un compliment comme celui-là, on ne lui en avait pas fait depuis très longtemps. Une lueur d'espoir vint traverser ses yeux déjà brillants à cause des larmes. Ses larmes s'intensifièrent encore plus lorsqu'elle sentit l'étreinte du robot sur elle.

Crystal: J-je me sentais tellement bizarre ... quand je me suis réveillée pour la première fois ... comme ça ... Ça commence à remonter ... mais ... je m'en souviens encore ... Je ne voyais plus de la même manière ... tout était plus détaillé ... Je ne pensais plus de la même manière ... c'est comme si mes pensées fusaient plus vite ... E-et je sentais quelque chose ... rebattre en moi ... Mais la sensation m'était tellement inconnue ... T-tout avait changé en moi ... ça ne s'en est pas tenu qu'au cœur ... Presque tout a été affecté ... Sa voix commençait à légèrement beuguer, comme si elle avait un filtre glitch par dessus. P-pardon ... ç-ça m'arrive quand ... je m'emporte trop mais ... Elle toussa plusieurs fois en mettant sa main devant sa bouche, tentant bien que mal de se calmer. P-pourquoi mes larmes continuent de couler ... ?

Soudain, Crystal fut prise d'effroi en sentant la brusque présence de John. Il avait probablement tout entendu. Elle réagit d'une façon qui était jusque maintenant impensable, mais la jeune fille se mit à trembler de peur en sachant John dans la même pièce qu'elle. Elle qui d'habitude l'aurait maudit ou lui aurait crié dessus. Elle ne se sentait plus en sécurité, malgré la présence de son collègue métallique. On suppose qu'elle s'adressait au professeur d'histoire, tout en se cachant du mieux qu'elle pouvait contre Adams.

Crystal: P-pardon ... j-je suis désolée ... T-tu me détestes encore plus maintenant ... hein ... ? N-ne me tue pas ...

Dieu sait combien d'amis avait perdu Adams, même quand il avait fait son possible pour les protéger et les sauver. Mais on ne peut pas tout contrôler, à son grand malheur. Mais même avec son triste statut d'immortel, il savait qu'il rencontrerait toujours de nouvelles personnes bienveillantes, car elles ne cesseraient jamais d'exister.

Adams caressa ses cheveux pour la consoler, tout en l'écoutant. Mais la brusque interruption de John le mit énormément sur ses gardes. Il fallait s'attendre à tout, avec lui. De la réaction la plus violente… à la plus étrangement calme.

John: …Ooooh, regardez-moi ça comme c'est mignon tout plein. dit-il avec dédain. Tu t'arrêtes jamais Adams, hein ?

John soupira en fermant les yeux, visiblement un peu saoulé. Il avait VRAIMENT une aura si terrifiante que ça ? Il était VRAIMENT si craint que ça ? Oh bien-sûr, ça l'enchantait énormément la plupart du temps. Mais il fallait admettre… c'était parfois super chiant. Il se redressa en croisant les bras et en regardant Crystal avec une pitié condescendante.

John: Ça va, j'te hais pas, arrête de chialer. J'ai rien contre le transhumanisme, bordel de merde. J'ai moi-même des capteurs sur les côtés de mon abdomen. C'est les tas de ferraille inutile comme Adams que je déteste, cependant.

Adams: C'est très gentil de ta part. dit-il sarcastiquement.

John: Silence maraud, je parlemente.

Adams était rassuré. C'est vrai, il devait le savoir depuis le temps que la haine que John avait envers les robots était assez spécifique. …bien qu'extrêmement cruelle et violente, mais ce n'est –pas encore– le sujet. Adams se redressa à son tour, tout en gardant sa main sur la petite tête de Crystal, comme pour la rassurer.

Cela faisait du bien d'être écoutée. D'être comprise. D'être en sécurité ... mais plus maintenant. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Les caresses sur ses cheveux de la part du robot lui rappelèrent son père, figure protectrice et pédagogique, tout comme Adams. Elle faisait de ce fait à moitié attention aux paroles de John lorsqu'il se mit à parler mais avait tout de même conscience qu'il n'avait pas l'air aux anges ... au début. C'est en écoutant un peu plus profondément ce qu'il racontait qu'elle finit par relever le regard vers lui, le visage toujours complètement trempé de larmes. C'étaient ces paroles qui la maintinrent encore debout, sans quoi elle se serait probablement effondrée de peur et de désespoir derrière le robot.

"Je ne te hais pas". Pensant l'exacte contraire, elle ... planta, littéralement, et fixa celui qu'on pouvait appeler son rival en quelques sortes. Ce qu'il dit par la suite à propos d'Adams ne la percuta pas plus et n'éveilla pas ses sens protecteurs car elle savait qu'il le détestait de toute manière, mais ce n'était pas une nouvelle révélation. Elle savait même qu'il avait dit ça en temps que second sujet dans sa phrase. Savoir qu'il avait lui-même des implants sur lui lui fit chaud au cœur, voyant bien qu'elle n'était pas seule.

Toute la peur de Crystal s'évacua, comme si tout ce stress contenu depuis des années commençait à enfin s'évaporer. Évidemment, ils étaient pour le moment les deux seuls à Heaven Lake à savoir maintenant ce qu'elle était réellement (ou du moins, à moitié...), si on ne compte pas son frère aîné, sa sœur jumelle, sa famille adoptive, son ami elfe qui crush secrètement sur elle et son amie dessinatrice aux longs cheveux violets, qui eux le savaient déjà depuis longtemps. Mais cela devait bien être la première fois qu'elle révélait cela à quelqu'un d'elle-même, d'où ce sentiment de libération. Ses larmes, qui s'étaient stoppées pendant un instant, recommencèrent à couler, mais plus doucement. Comme si elle était maintenant apaisée. Elle regarda le sol, le haut de son visage caché dans l'ombre et sous sa frange, et sa voix toujours tremblante mais un peu plus claire et compréhensible.

Crystal: Ç-ça ... me fait plaisir ... et ça me rassure ... M- ... merci ... John ...

Sans relever la tête, elle leva doucement ses bras vers la grande main d'Adams qui était posée sur sa tête et posa ses petites mains sur la sienne. Comme un enfant qui ne voulait pas laisser partir son père ou sa mère.

Crystal: ... M-merci ... p-papa ...

Étant dans sa tête complètement submergée par les émotions, elle remercia son père pour lui avoir permis de vivre. Mais en y pensant bien, ces remerciements avaient un double sens. Ils allaient aussi tout droit à ce robot ... non, à cette personne, qui l'avait écoutée jusqu'au bout et qui lui rappelait tant son père qui n'était plus là pour elle.

Certes déjà rassuré, voir Crystal beaucoup plus détendue lui fit chaud au cœur, qu'il ne possédait pourtant pas. Mais la présence de John le faisait toujours… grimacer, intérieurement. Enfin, tant qu'il n'avait pas de mauvaises intentions, il ne devait pas craindre grand chose. Lui et Crystal avait certes une relation assez tendue ou s'apparentant à de la rivalité, mais contrairement à son meilleur ami allemand, il réfléchissait avant de blesser ou tuer. ………d'Enfin, la plupart du temps, du moins.

Adams recula un peu, histoire de voir l'état de son visage. Il lui caressa la joue tendrement, mais constata que… elle avait terriblement besoin d'un mouchoir. Il se leva alors, et lui adressa d'un ton bienveillant :

Adams: Je reviens dans cinq secondes. Avant de se lever et se diriger vers la machine à café non loin, où quelques serviettes s'y trouvaient.

Quant à John, entendre Crystal le remercier de la sorte le crispa presque tout entier. Déjà qu'Adams était passé juste à côté, projetant ainsi son ombre sur lui, il fallait en plus qu'il endure ce genre de scène qu'il détestait particulièrement. Mais surtout… ELLE, le remercier ?

John: Oh pitié, ARRÊTE. Grogna-t-il en croisant les bras et en roulant des yeux. Respectes-toi, bordel.

Adams revint avec quelques mouchoirs, se dirigeant vers Crystal et bousculant très légèrement John. Intentionnellement, bien-sûr. Oh certes, rien de bien brutal, mais le simple contact physique qu'il pouvait avoir avec cette saleté de camelote de merde suffisait amplement à l'énerver. Tandis qu'Adams essuya délicatement les larmes de Crystal, il s'adressa à son collègue qui serrait les poings de rage.

Adams: Tu es Grincheux ce soir, John.

John: Ouais, bah toi t'es Simplet l'inutile et tu resteras toujours Simplet. S'exclama-t-il en retenant sa rage.

Adams: Oh, vraiment ? Queeeeeel dommaaage… répliqua-t-il avec un ton faussement déçu. Regardant toujours Crystal, il lui murmura : Tu sais, si les élèves peuvent accepter un robot ou un vampire, tu n'as aucun soucis à te faire à leur propos. …Encore plus s'ils arrivent à supporter John.

John: Bah, les élèves c'est comme les mauvais chiens : ils te respectent pas ou t'aboie dessus, tu leurs latte les couilles.

Adams: Je pense que c'est exactement pour cela qu'ils te supportent plus qu'ils ne t'"acceptent".

John: OK. QUE L'ON SOIT CLAIRS DEUX MINUTES. Il s'approcha de Crystal et lui mis sa main sur son épaule, comme pour lui donner une leçon de vie importante. Quand le monde entier te persécutes, tu te dois de persécuter le monde…